Be wild, not evil

Publié le par Harald

Link Wray est né le 02 mai 1929 à Dunn, Caroline du Nord. Lorsqu'il était interviewé, Link aimait à dire que sa vie avait toujours un combat entre Dieu et le diable. Au moment de sa naissance, sa mère, Lilian Mae, étant handicapée, la sage femme lui conseille de sacrifier l'enfant pour sauver sa vie. Lilian Mae répondit qu'elle se fiche bien de mourir pourvu que son enfant vive. Les forceps utilisés laisseront de vilaines marques. La vie à cette époque est rude et la région de Dunn est particulièrement touchée par la crise qui frappe tout le monde. La partie de son enfance passée en Caroline laissera de traces et sera certainement à l'origine de ce feu qui ne cessera jamais de l'animer:

"I was from the poorest part of North Carolina (Dunn), where I was not white and it was not safe. Elvis was brought up poor in Tupelo, Mississippi, but he was still a poor white guy and the whites ruled the world down south. My mother was a Shawnee down south, right? Ku Klux Klan country. Livin' amongst the black people, and they were livin' in misery, we were livin' in misery, and the poor whites was livin' in the same misery, but the only thing about it was the whites were hating us and the blacks. The Klan would come with thier capes and burning crosses. I seen the sheets come, pull out the black people, tie 'em to a tree, and beat the shit out of 'em. We'd hide underneath the bed, hopin' they wouldn't come for us. It was just one big hell until my daddy got us outta there and to Portsmouth, Virginia, and that's where I saw a little better way of life."


La famille va rapidement partir pour Portsmouth, Virginie. Il a 8 ans lorsqu'il reçoit sa première guitare  et ses premières leçons d'un afro-américain.  Il aprend le blues et la technique du bottleneck. A 14 ans, avec ses frères et des amis il monte un petit groupe ce qui leur permet de s'essayer au Jazz, à la Country. En 1951, il doit laisser la musique de côté, il est incorporé dans l'armée et part d'abord en Allemangne puis servira en Corée où il contractera la tuberculose.


De retour en 1953, le groupe se reforme et prend le nom de Palomino Ranch Gang. Leur talent va les conduire à accompagner des vedettes Country comme Lash La Rue ou Tex Ritter. Seulement Link s'ennuie:
"I never did care for country stuff that much. The drummer playing very light with brushes, the steel guitar waa waa waa behind it. It was too boring, like the jazz, I quit because it was so fucking boring."

1956 est une année noire. Une double pneumonie suivie d'une rechute de tuberculose le conduit à l'hôpital pour toute une année. Durant sa convalescence, il découvre le Rock and Roll à travers les diffusions des shows télévisés d'Elvis Presley. La rage, que dégage les premiers morceaux du King lui donnent la certitude que cette musique est la sienne, celle qu'il avait cherché les années précédentes. Il ressortira de l'hôpital avec un seul poumon. Ne pouvant plus se lancer dans la carrière de chanteur qu'il envisageait, il prend la décision de ne produire que des instrumentaux. Il ne chantera qu'occasionnellement et encore sur le tard. En 1958, il enregistre Rumble qui fait aussitôt un malheur. Il entre à la 16ème place dans le Billboard et finira par se vendre à 4 millions d'exemplaires. Il enregistre également d'autres records. C'est le premier morceau où la distorsion a une importance de premier plan. C'est aussi le seul instrumental qui sera banni des ondes américaines pour cause de trop grande suggestivité. Suivent ensuite Rawhide, New Studio Blues.

Link Wray est assurément un grand précurseur. Sa maîtrise de la distorsion va influencer de nombreux musiciens. Ainsi Pete Townsend déclarera "Sans Link Wray et Rumble, jamais je n'aurais empoigné une guitare". Pionnier de la power-chord et de la fuzz-box, Link Wray comptait parmi ses fans, une poignée d'inconnus comme Neil Young, David Gilmour, Bruce Springsteen, David Bowie et Bob Dylan.


Il contribue également à donner une aura sulfureuse au Rock and Roll. Son look veste ou blouson de cuir, lunettes noires, clope éternellement vissée au coin de la bouche, silhouette sinueuse rompt avec la mise habituelle. Au début des années 60, il décide de s'installer à Washington D.C et joue régulièrement dans les clubs. Il influencera également de nombreux groupes anglais (John Lennon emportait toujours dans ses bagages les disques de Link Wray) assurant la transition entre le rock US et la musique britannique.


En 1974, il enrengistrera un album dans les studios anglais de Virgin Records, Charles Branson assistera d'ailleurs aux sessions. En 1977, il contribue à deux albums de Robert Gordon.



En 1979, il enregistre l'album Bullshot où figure le titre
Switchblade et son retour à un son plus brut. En tournée avec Robert Gordon, il rencontre cette même année Olive Julie Pavlsen. Elle est danoise, elle a 25 ans de moins que lui, elle étudie les cultures amérindiennes. Le coup de foudre est immédiat. Ils se marient le 12 janvier 1980 et s'installent au Danemark. Le petit Oliver Christian Wray naîtra en 1983. Link continuera de se produire dans des clubs, à participer à des tournées jusqu'à sa mort. Il s'est éteint le 5 novembre 2005, quelques mois après son dernier concert, il avait 76 ans. Il est enterré dans le cimetière de Christianshavn, près de Copenhague.

Live in Tampa 27 juillet 2002

Update:


Rumble - Las Vegas, 3 juillet 2005

Publié dans haraldsgraffiti

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